En 2022, un constat alarmant a été dressé : près d’un salarié sur deux a été absent au moins une journée. Ce record révélé par le quinzième baromètre de l’absentéisme et de l’engagement et réalisé par Ayming et AG2R La Mondiale a été dévoilé mi-septembre. Dans ce même baromètre, la “poly-absence” (plus de 3 absences dans l’année) affectant 18% des salariés, est également un indicateur clé de l’insatisfaction au travail.
Si l’absentéisme est devenu un indicateur majeur de la santé des entreprises, se limiter à ce chiffre serait trop réducteur. Au-delà des données brutes, il est essentiel de s’interroger sur les raisons sous-jacentes de cette tendance inquiétante. Cela nous amène naturellement à un débat plus large sur la Qualité de Vie au Travail (QVT) ou la Qualité de Vie et Conditions de Travail (QVTC), pour les puristes.
Au fil des années, le concept de QVT a pris de l’ampleur et est devenu un sujet brûlant dans le monde du travail. Certaines entreprises, conscientes des enjeux, investissent massivement dans des programmes de QVT, cherchant ainsi à améliorer le bien-être de leurs employés. Pourtant face à ces records en termes d’absentéisme, il est temps de se demander si les conditions de travail se sont vraiment dégradées ou si nos attentes et motivations ont tout simplement évolué.
Le Changement des Attentes : Une Clé de Compréhension
Le monde du travail s’est considérablement transformé ces dernières décennies. Les collaborateurs d’aujourd’hui ne recherchent pas seulement un salaire, mais également un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, un environnement de travail sain, et un sens dans ce qu’ils font. Les attentes ont changé et les motivations tout autant. Il est loin le temps de la pyramide de Maslow et les avancées de F Herzberg. Si de nombreux chercheurs se sont penchés sur ce sujet, il faut avouer que la grande majorité d’entre eux, restent accrochés à des analyses comportementales. Les entreprises doivent s’adapter à ces nouveaux comportements, à cette nouvelle réalité. Et pourtant il semble manquer une sorte de clé de lecture et compréhension.
La pandémie de COVID-19 a amplifié cette tendance. Le travail à distance est devenu la norme pour de nombreuses entreprises, offrant aux travailleurs une flexibilité inédite. Cependant, cela a également engendré de nouveaux défis, notamment la difficulté à délimiter clairement les frontières entre travail et vie personnelle et même si l’on a pu critiquer la délitescence de la cohésion des équipes due au télétravail, le « retour au bureau » semble bien loin d’aller de soi pour de nombreux collaborateurs.
Repenser la QVT : De la Gestion du Stress à l’Épanouissement Personnel et Professionnel
Pour répondre à ces nouvelles attentes, les entreprises doivent repenser leur approche de la QVT. Il ne s’agit plus seulement de réduire le stress au travail, même si cela reste crucial. Il s’agit désormais de créer un environnement où les employés se sentent épanouis, valorisés, et en phase avec les valeurs de l’entreprise. La clé serait surement de leur apprendre à faire face à un environnement stressant pour qu’il soit stimulant et non plus éprouvant.
L’importance du diagnostic motivationnel est alors essentielle. Comprendre ce qui motive vraiment les employés peut guider les entreprises, les managers, les gestionnaires dans la création et le déploiement de politiques de QVT plus efficaces. Cela peut aller de la reconnaissance formelle des contributions individuelles et collectives, à l’alignement des opportunités de développement personnel et professionnel avec des incitations tangibles.
Un Leadership Inspirant pour une QVT Réinventée
Le leadership joue également un rôle central dans cette transformation. Les gestionnaires qui encouragent la QVT facilitent la mise en œuvre de stratégies motivationnelles efficaces. Un leadership positif motive les employés à donner le meilleur d’eux-mêmes, tout en ayant un impact positif sur leur bien-être. Le cercle vertueux peut alors se mettre en place et d’un bien-être individuel, c’est tout le groupe qui va être impacté positivement par cette démarche. C’est ce que l’on appelle l’effet Cascade.
Pas facile me direz-vous lorsque les « managers sont ceux qui connaissent la plus forte augmentation des arrêts maladies pour raisons psychologiques. Leur santé se dégradent et rien ne semble inverser la tendance » selon Christophe Nguyen.
Il est temps de repenser notre approche de la QVT et de l’absentéisme. Les conditions de travail ont évolué, et les entreprises qui réussiront seront celles qui sauront s’adapter à ces changements. La QVT n’est plus seulement une question de gestion du stress et elle n’a jamais été une question de babyfoot ou de barbecue d’équipe. Elle est fondamentalement le résultat de la création d’un environnement propice à l’épanouissement professionnel et personnel. Les entreprises qui comprendront cette évolution seront mieux préparées à relever les défis et les enjeux RH qui les attendent et à prospérer dans un monde du travail en constante mutation.
Laurence Vandeventer
Directrice de Mission et Executive Coach
Sources :
Les Echos – Absentéisme record : comment les entreprises peuvent-elles répondre ?
Le Figaro – Pourquoi les managers sont-ils tant sollicités ?
Offrez à vos clients les clés d’une transformation réussie et durable.
© 2024 DynamikMood. Tous droits réservés